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Péages urbains, recharge ultra-rapide sur les autoroutes et avenir du moteur thermique.

Stations de recharge, le nord d’abord :

Un partenariat entre le danois Clever et l’énergéticien E.ON doit conduire au déploiement de solutions de recharge rapide sur les grands axes routiers en Europe. Premiers pays visés, les scandinaves et plus précisément la Norvège, la Suède et le Danemark. La première de ces stations nouvelle génération vient ainsi d’être inaugurée sur une autoroute près de la ville de Fredericia. Cette station permet de récupérer une autonomie de 200 kms environ pour un temps de recharge 8 mn, le temps d’aller prendre un café ou de se reposer dans des espaces conçus pour relaxer le conducteur.

Sept autres stations devraient voir le jour d’ici la fin 2020 et 48 à terme, pour mailler le réseau autoroutier entre les principales villes scandinaves. Ce projet bénéficie d’un financement de la commission européenne via le programme intégré MIE (Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe) sur les stations qui équiperont le Danemark et la Suède.

La France, l’Italie, la Grande Bretagne et l’Allemagne doivent également profiter de ces aides, pour un déploiement total de 180 stations. La Norvège quant à elle devra compter sur le financement privé. Il est vrai que dans ce pays, où 57% des achats de véhicules neufs depuis le début 2019 concernent des versions électriques, l’heure n’est plus à l’amorçage…

Les chargeurs mis en place sont fournis par ABB (gamme Terra HP). Selon le fabricant, une borne équipée pour la connexion d’un seul véhicule peut recharger à 150 kW (375 A) en courant continu le pack d’une voiture sous une tension de 400 V. L’ajout de sa technologie de partage dynamique de l’alimentation en courant continu permettra par la suite à une borne double de recharger simultanément deux véhicules électriques, jusqu’à 350 kW et 500 A.

New-York : un péage urbain de plus.

Il faudra bientôt payer pour circuler au sud de Central Park, un quartier fréquenté au quotidien par plus de 700 000 véhicules. Le péage (11,5 $ s pour une voiture et 25 $ pour un camion) devrait être mis en place fin 2020 et a bien entendu pour objectif, selon les autorités municipales, de réduire le trafic urbain et donc d’améliorer la qualité de l’air respiré par les habitants.

Pour se défendre de l’accusation de taxer des conducteurs qui ne peuvent y échapper, la mairie a prévu d’accorder des pass journaliers aux habitants de la zone concernée. Elle permettra aussi aux personnes aux revenus inférieurs à 60 000 dollars annuels de déduire leurs paiements de leurs impôts.

Le sujet risque de demeurer cependant hautement polémique, si l’on en juge par les premières expériences à Milan, Londres ou Stockholm, villes où la mise en place de ces péages ne fait toujours pas consensus, plusieurs années après. En particulier, la mesure de l’amélioration de la qualité de l’air est régulièrement remise en question par les opposants à ces péages. Une situation qui a conduit l’automne dernier le gouvernement français à écarter de son projet de loi d’orientation des mobilités la possibilité de création de tels dispositifs dans l’Hexagone.

Le chemin vers les motorisations alternatives se précise en Europe

La lutte contre la pollution de l’air – qui doit respecter des seuils définis par la commission européenne sous peine d’amendes – est également à l’origine de la décision d’Amsterdam d’interdire, à l’horizon 2030, tous les véhicules thermiques dans ses rues. La mesure prendra effet par étapes, avec pour commencer, dès 2020, la mise hors circulation de tous les diesels mis à la route avant 2005. En 2020, ce sera le tour des bus émettant des GES et en 2025, des deux-roues et des bateaux de plaisance à moteur ! En 2030, il ne devrait donc plus circuler dans les « rues » que des véhicules électriques ou à hydrogène.

Cet horizon correspond à un mouvement général en Europe

A Paris, par exemple, les véhicules diesel seront bannis d’ici 2024, et ceux à essence à partir de 2030. Cet objectif sera atteint progressivement, les premières restrictions de circulation pour les particuliers avec des véhicules anciens ayant été mises en œuvre en 2017. Par ailleurs, ces mesures seront étendues au Grand Paris. En juillet de cette année, une « zone à faibles émissions » à l’intérieur de l’A86, qui concernera quelques 79 communes sera mise en place : dans un premier temps, les véhicules aux vignettes Crit’Air 4 ne pourront plus y circuler en semaine entre 8 heures et 20 heures.

A Londres, une taxe vise déjà les engins les plus polluants et la mairie a annoncé vouloir interdire totalement les voitures diesel d’ici à 2020.

A Madrid, la disparition de tous les véhicules dans le centre historique est programmée pour 2025. Déjà, depuis novembre 2018, seuls les voitures des habitants du quartier, les véhicules peu polluants (hybrides ou à énergie verte), les services d’urgence ou de livraison, ainsi que les transports publics, taxis et VTC peuvent y circuler. Les véhicules diesel postérieurs à 2006 et essence postérieurs à l’année 2000, ne sont autorisés à entrer dans le périmètre que pour rejoindre un parking.

En Allemagne, traumatisée par le dieselgate et sous la pression des mouvements écologistes, plusieurs mairies vont encore plus loin. Ainsi, Stuttgart a interdit son centre-ville depuis le 1er janvier dernier aux véhicules diesel immatriculés avant 2011. La ville de Hambourg avait montré la voie sur deux portions de rue. Francfort devrait suivre, ainsi que Berlin. D’ici à la fin juin 2019, une dizaine d’artères de la capitale allemande seront ainsi interdites aux véhicules diesel les plus polluants.